De la testostérone et du gas-oil

De la testostérone et du gas-oil

Photo d’un mâle avec 2 grosses couilles sorti de son diesel buvant un café en terrasse un matin d’octobre à Amberieu

Les débuts de journée (ou les fins de nuit, selon le point de vue duquel on se place), sont tellement révélateurs de ce 21ème siècle occidental… D’ailleurs ça me fait penser : je me fais tous les James Bond depuis quelques jours, pas que je m’ennuie le soir, mais je trouve ça super comme occupation, et hier c’était Octopussy. Je crois qu’on a passé en revue tout ce qui nous a conduit à cette situation catastrophique des débuts de journée “made in mâle”.

Testostérone et gas-oil.

Donc je ne dors pas, c’est comme ça. De ma mémoire de poisson rouge, ça a toujours été le cas. Ou presque. La grasse matinée, c’est quand je dors jusqu’à 7h. Les journées sont longues, surtout le début, entre 5h et 8h. Je suis crevé donc j’ai la flemme de bouger, faire du vélo, donc je glande.

Mais glander le matin à Amberieu… Misère.

Fut un temps où j’arrivais en ville à 6h30, il y avait de la vie. Les boulangeries étaient ouvertes, les cafés aussi, les gens se baladaient, ils se parlaient.

Aujourd’hui, plus rien. Faut attendre péniblement 7h pour avoir droit à son café et son pain au chocolat. Et encore.

Et dans tout ça, pas de vie. Enfin si, le rebu de la société patriarcale. Du chasseur, du pilote de diesel, du rugbyman bourré, de l’artisan véreux, du jeune mal luné, du cinquantenaire frustré…

Tu te poses en terrasse, tu veux contempler le jour qui se lève, tu veux méditer sur ta condition de cinquantenaire misérable, et ben tu peux pas, t’as juste le droit d’être accompagné par les beuglements de tous ces trous du cul, d’être bercé par le doux bruit et les délicieuses effluves de leur 4 cylindres DCI qu’ils ne coupent pas à l’arrêt, le droit de te sentir agressé par les camionnettes dont les chauffeurs chauffards pensent que traverser un centre ville à fond est un droit évident qui leur est réservé.

Ce matin je lisais un papier digital sur un cycliste parisien qui s’est fait renversé par une voiture, et qui en est mort. Les premiers éléments concluent à un meurtre. Le conducteur du SUV a délibérément écrasé le cycliste. Le chauffeur est un mâle, comme 84% des conducteurs responsables d’accidents mortels.

Et puis y’a Frida. Mais Frida n’existe pas le matin à Amberieu. Les 16% des conducteurs responsables d’accident sont des femmes qui sont des mâles. Je les croise parfois le matin, ou à l’heure de l’apéro. Elles se sont faites déteindre dedans, le gasoil (gas-oil ?) et la testostérone coulent à flot dans leurs veines.

J’en peux plus de cette société guidée, dirigée, bridée par les mâles qui ne pensent qu’avec leurs couilles, je veux du soleil de l’amour de la légèreté et surtout de la féminité. Sus au gas-oil et à la testostérone !

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