Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon
Ça commence comme ça : Paul est en taule au Canada, 2 ans, on ne sait pas trop pourquoi. On va dérouler son histoire au fil des pages, comme une compte à rebours.
C’est tellement bien écrit que j’ai cru au récit d’une vie du début à la fin. Chaque scène est décortiquée dans les moindres détails, chaque personnage est un proche, chaque tranche de vie semble réelle, on plonge dans la vie de Paul pour ne plus en ressortir.
Le récit est double : le présent dans la prison miteuse du Canada, et l’histoire de Paul, l’histoire de sa vie, de sa naissance jusqu’à son entrée en prison.
Plus les deux parties se rapprochent, mieux on comprend se qui a conduit Paul Hansen en prison. Et quand on a toutes les cartes en main, on se dit qu’on aurait fait exactement la même chose. Voire pire.
C’est l’histoire de tout le monde, et de la vie qui ne tient qu’à un fil. La beauté de la nature et des gens, l’horreur de la prison (et du boulot) et la connerie des gens.
Et à pousser le bouchon trop loin, à trop vouloir gâcher la vie des autres, on risque de les faire craquer, de les faire basculer de l’autre côté, et d’en prendre plein la gueule.
Je me suis souvent retrouvé dans ces situations. Je me demande ce qui m’a empêché de basculer de l’autre côté. Parfois ce n’est pas passé loin.
Ça m’arrive encore, mais ces derniers temps je me dis que quand ça me cassera trop les couilles, je partirai sans rien dire pour finir mes jours dans mon grangeon ou du côté des plaines mongoles.